Cinquante
années entre les gypaètes et les acarpes.
« Mon
frère, tombé au combat il y a maintenant trois ans, n’est il donc lui aussi
qu’un amas d’os à convictions ?je pensais que ma mère et mon impotent de
père avaient plus d’affection et de considération pour lui. Je pensais qu’il
existait, dans un recoin plus délicat de ces rugueuses enveloppes montagnardes,
des amours véritables qui pouvaient résister à la folie exhibitrice et
charognarde qui avait animé soudain des humains à l’endroit des êtres qu’ils
avaient parfois le mieux aimés. » Tahar djaout : les chercheurs d’os
Cinquante années viennent de passer. Oui, on est satisfait et heureux. Tout va bien. Les martyrs le sont –ils la haut au paradis ? Ne sont ils pas malheureux et blessés à cause de ce que nous prétendant faire pour se souvenir d’eux ?
Ce cinq
juillet 2012 nous allons chanter, danser, faire semblant de croire à leur
combat qui a payé. Nous allons repartir les quelques os qui se trouve à la mosquée
du village à parts égales entre les villageois ; et chacun les mettra dans
son salon de manière à les exhiber à chaque occasion où on se sent inutile dans
cette liberté qu’ils on payé de leurs vies. Oui « j’ai un os de
chahid chez moi donc je suis ».
Depuis des années, les os de chahids
constituent un prélude plutôt cocasse à la débauche de papiers, certificats et
attestations divers qui font leurs lois
intransigeantes. Malheur à celui qui n’a
ni os ni papiers à exhiber devant l’incrédulité de ses semblables.
Chers
martyrs on fêtera ce cinq juillet comme on se le doit. Juste ne revenez
pas cette semaine ni ce mois ni cette année … revenez de préférence après
notre mort, comme ça on ne se croisera jamais ni dans cette vie, ni dans
l’au-delà. Comme ça, on n’aura pas de compte à vous rendre. Comme ça nous, on
n’aura pas vécus pour vous…
Ce cinq juillet, l’’apothéose du martyr verra des
festivités qui feront parler, non pas de vous, chers martyrs, mais des
organisateurs. Oui, des vivants dans un coma carus qui doivent prouver leur
existence tout en faisant semblant de parler de vous.
Oui, ces vivants qui n’arrivent à rien faire à
la longueur pour apporter quoique se soit de bien à leur quotidien.
« On dit chez nous, de quelqu’un qui ne réagit pas aux évènements, que dieu le fera renaitre âne dans l’au-delà. C’est sans doute la une dure condition. Mais, pour la situation présente, je ne vois nullement de différence entre notre âne et nous. C’est lui qui porte le fardeau, mais le véritable poids du squelette est sur nos épaules et dans nos têtes. »
Tahar
djaout : les chercheurs d’os
En démocratie, les intellectuels ont le devoir de veiller à ce que toute personne se retrouvant gouvernant ne dépasse ses prérogatives en utilisant des symboles pour leurs propres gloire peinée par le décès de celle qui a laissé derrière elle le dernier message « on est toujours debout ».En attendant le 5 juillet 2012 et ce qui se fera, j’ai bien peur que ce jour là c’est la mort de nos martyrs que nous allons pleurer tout en disant « heureux les martyrs qui n’ont rien vu » .
« ma tecfam a yigudar Fellawen iadda lakhrif …»
Nekkini kan.